> LA LOI NORMALE DES ERREURS : PROJECT PICASSO _________________________________

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Blanc de meudon

Installation en frêne, graphite sur bois, documentations et huile sur toile
(Portrait de Madame Rosenberg et sa fille, Picasso, 1919, 133 x 97 cm)

Dimensions et proposition variables

2015
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 Ce projet s’inscrit dans la continuité du travail sur les œuvres spoliées en France par l’administration du IIIe Reich entamé avec l’installation La Loi normale des erreurs en 2014. Celle-ci regroupait, sous un portrait peint anonyme, des cadres anciens enserrant des panneaux noirs, dont les dimensions correspondaient à celles d’œuvres répertoriées par les agents de l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (l’ERR), provenant des saisies réalisées chez de grands collectionneurs ou marchands juifs comme Alphonse Kann, Paul Rosenberg ou la famille Rothschild.
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Les inventaires de l’EER comportent 89 œuvres sous le nom de Picasso, qui figure parmi les artistes les plus fréquemment cités, aux côtés de peintres comme Fragonard, Delacroix ou Renoir. Certaines de ces œuvres – 87 sont décrites avec précision – n’ont pas été restituées ; plusieurs d’entre elles ont été détruites lors du supposé autodafé qui aurait eut lieu devant le Jeu de Paume en mai 1943, quelques unes ont disparu et d’autres sont passées par les mains d’Hermann Göring ou du marchand d’art Martin Fabiani, condamné pour ses trafics en 1949.
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Le projet consiste à faire réfléchir les spectateurs au sort réservé à ces 87 œuvres d’un artiste alors au milieu de sa carrière, considéré comme un « dégénéré » tout en étant convoité par certains de ses détracteurs. L’installation associe à un index papier contenant l’exhaustivité des fiches imprimées relatives aux spoliations en France, sa traduction visuelle en volume. Vis-à-vis de la documentation papier, les tableaux, estampes et dessins sont ainsi évoqués sous la forme de plaques noires, distribuées sur toute la longueur de la pièce, au sol. Entourées d’une baguette en bois brut rappelant les caches-clous que Picasso utilisait pour protéger ses peintures, ces plaques servent de support au numéro d’inventaire de l’œuvre dont elles adoptent les dimensions, renvoyant à sa fiche d’indexation. Jouxtant l’installation, le Portrait de Madame Rosenberg et sa fille, entré par dation au Musée Picasso en 2008 après avoir été spolié, approprié par Göring pour sa collection personnelle puis restitué, est installé au mur. Il constitue pour le visiteur la seule œuvre immédiatement accessible de l’ensemble.

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