Projet sans avenir
2014
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L’œuvre proposée consiste en un panneau publicitaire aux dimensions de Guernica, 350 x 780 cm, disposé dans l’enceinte du jardin du Musée Picasso, visible depuis la partie accessible au public du parc de l’Hôtel Salé Leonor Fini. Elle fait directement référence aux polémiques qui ont agité le Musée Picasso ces derniers mois, et au-delà, le Ministère de la culture et de la communication, interpellé à de nombreuses reprises par des historiens, professionnels de la culture, journalistes ou associations d’amateurs et de riverains quant à la « valorisation » du patrimoine.
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S’ajoute à ces références à une histoire récente une réflexion plus large sur les panneaux publicitaires et la pollution visuelle qu’ils génèrent, en particulier dans les zones commerciales et péri-urbaines – débauche signalétique qui s’oppose à la muséification des villes –, et sur le dialogue devenu socialement difficile – voire impossible – entre ces deux espaces. Le panneau publicitaire incarne, face aux bâches des enseignes de luxe qui sont apparues ces dernières années sur les façades en restauration des monuments parisiens, une consommation bas de gamme et prolétaire, largement inadmissible dans les hyper-centres urbains. Il permet, par son caractère incongru, à la fois triste et bouffon, d’interpeler le « passant » comme le spectateur avisé (type rédacteur de La Tribune de l’art) sur les enjeux criants auxquels sont confrontés les professionnels des musées mais aussi les artistes, à la fois nourris et piégés par le mécénat, et souvent, la publicité afférente.
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