> LES PETITES CHÉRIES _________________________________

LA-CHAMBRE-DES-IDOLES-1

LA-CHAMBRE-DES-IDOLES-2

Blanc de meudon

Installation
dimensions & propositions variables
2015
.

La Chambre des Idoles réunit face à face deux d’installations réalisées à partir de substituts de peintures.
.
Les Petites Chéries regroupe quarante reproductions anciennes d’œuvres muséales, acquises auprès de brocanteurs bruxellois, chez lesquels elles étaient la plupart du temps arrivées à l’occasion du décès de leur propriétaire. Récupérées pendant plusieurs mois, se référant pour certaines au même tableau, comme le Titus de Rembrandt, probablement jugées trop encombrantes et sans valeur par les héritiers, elles sont organisées en une nouvelle collection, où dominent le portrait et la figure humaine. L’accrochage bord à bord et l’accumulation au sol renforcent l’impression de masse et de présence tout en faisant ressortir le cadre qui entoure les visages ; d’origine et souvent de bonne qualité, doré ou laqué, ce dernier témoigne du soin accordé à la mise en valeur de ces substitus de peintures et de la haute estime de l’art que pouvait avoir leur défunt propriétaire.
.
Face à l’installation des Petites Chéries sont présentées quarante pièces issues de la série La loi normale des erreurs, également récupérées dans des marchés aux puces avant d’être retravaillées. Formées à partir de cadres de la fin du XIXème siècle, occultés par des formats noirs, ces pièces évoquent des portraits issus de collections privées juives accaparées en France par le Troisième Reich pendant la Seconde Guerre Mondiale. Sur chaque panneau de bois noir, un numéro d’index est inscrit à la mine de plomb, renvoyant au numéro d’identification apposé par l’administration nazie. Sur la face non visible du cadre figure la fiche descriptive de l’œuvre spoliée, indiquant l’identité de son propriétaire initial, le sujet, l’historique du tableau, ses dimensions – qui correspondent à celles du panneau noir – ainsi que diverses informations techniques. L’ensemble évoque ainsi, de façon fragmentaire et imaginaire, un stockage de ce triste “trésor de guerre”, regroupant plusieurs éléments issus de collections faites d’autant de chefs d’œuvres que d’œuvres dites mineures. Le vis-à-vis de ces œuvres abandonnées et de ces œuvres arrachées rappelle le rapport à la fois grandiose, intime et fragile établi entre le collectionneur et sa collection.

.
.
.
.